Nous nous intéressons à l’étude des dynamiques de transmission des maladies liées à l’eau et leurs déterminants (environnementaux, populationnels et sociétaux). L’objectif global est de pouvoir utiliser les évidences scientifiques de différentes disciplines comme l’écologie, l’épidémiologie, la socio-anthropologie, les mathématiques pour améliorer le contrôle de ces maladies en particulier par la modification ou la gestion de l’environnement (e.g. élimination gîtes larvaires, traitement des eaux, sécurisation des méthodes de stockage d’eau).

Nous considérons dans ce thème deux grands types de maladies infectieuses liées à l’eau : Les maladies eau portées, dont la transmission se fait directement via le milieu aquatique et les maladies à transmission vectorielle pour lesquelles l’eau influence principalement la dynamique du vecteur. Il est important de s’intéresser à la fois à des maladies persistentes endémiques ou épidémiques comme le choléra, la schistosomiase, le paludisme, ou la fièvre jaune et à des maladies pandémiques émergentes en Afrique de l’Ouest comme la dengue, ou les zoonoses comme la fièvre de la vallée du Rift.
Pour avoir une compréhension holistique des dynamiques de transmissions de ces maladies et identifier les déterminants sur lesquels des stratégies de contrôle peuvent potentiellement se baser, il est nécessaire de développer une approche pluri-disciplinaire. Dans cette idée, nous choisissons d’étudier ces maladies transmissibles liées à l’eau au travers de 4 thématiques pluri-disciplinaires :
1. Rôle du gradient d’urbanisation comme déterminants des dynamiques de transmissions des maladies transmissibles liées à l’eau.
Il s’agit ici d’étudier comment ce gradient d’urbanisation influence la dynamique des maladies infectieuses liées à l’eau pour permettre d’identifier des stratégies de prévention basées sur la gestion de l’urbanisation (e.g. élimination des gîtes larvaires, sécurisation des stockages d’eau).
2. Ecologie et dynamique des maladies infectieuses liées à l’eau
L’objectif est de mieux comprendre le rôle de la variabilité environnementale et climatique sur la dynamique spatio-temporelle des maladies étudiées pour une meilleure connaissance des cycles épidémiques de ces maladies (saisonnalité, cycle pluri-anuelle, routes de diffusion) et leurs déterminants environnementaux. Cette thématique permettra d’identifier de nouvelles approches de gestion/adaptation de l’environnement pour réduire les risques infectieux.
3. Dynamique des populations et mobilités
La caractérisation des schémas migratoires humains est un défi majeur pour l’amélioration de la compréhension des voies de propagation des maladies transmissibles. L’étude notamment des différents environnements à différentes distances des grands fleuves ou des côtes, est un axe de recherche qui peut aider à mieux comprendre les dynamiques de transmission des maladies étudiées.
4. Communautés et systèmes de santé : vers une santé communautaire
Les expériences des communautés et les capacités des différents niveaux du système de santé concernant les maladies infectieuses liées à l’eau et leur contrôle doivent être évaluées afin d’identifier les points forts à soutenir et les manquements à combler, en particulier sur le volet environnemental de la transmission. Ces approches sociétales dans différents contextes épidémiologiques (faible et forte incidences, chute de l’incidence vs émergence…) apporteront de nouvelles recommandations ou stratégies de contrôle ciblées sur la gestion de l’environnement pour réduire le risque infectieux.